Article publié le 13 octobre dans « Le Monde » à propos des pressions lors de la détention de la journaliste Fariba Pajouh (ou Pajooh selon la retranscription dans l’article). Voir aussi les rapports de Militants pour les Droits Humains en Iran du 11 septembre et du 5 octobre.
La traductrice du quotidien espagnol El Mundo en Iran, la journaliste Fariba Pajooh, est emprisonnée depuis 52 jours, accusée par les autorités iraniennes de « propagande contre le régime », a annoncé mardi le quotidien.
La journaliste, traductrice attitrée du quotidien centre-droit espagnol durant les élections du mois de juin dans le pays, a été arrêtée le premier jour du Ramadan, le 22 août, chez ses parents avant d’être incarcérée dans la prison de Evin à Téhéran, a expliqué le journal.
« Fariba est accusée de propagande contre la République islamique d’Iran », a expliqué à El Mundo son avocate Mina Jafari, ajoutant qu’elle était mise sous pression pour qu’elle avoue les accusations fabriquées contre elle.
« Ils ont dit au mari de Fariba qu’elle pourrait être également accusée d’entretenir des relations avec des étrangers mais personne ne parle clairement », a indiqué le père de la journaliste âgée de 28 ans, cité dans El Mundo.
Fariba n’a pas pu rencontrer son avocate et a été enfermée dans une cellule de moins de deux mètres carrés avec le Coran pour unique compagnie pendant les 30 premiers jours de détention avant d’être transférée dans une cellule qu’elle partage avec d’autres journalistes.
Fariba avait un permis officiel lui autorisant de travailler pour le quotidien pendant les élections et les semaines suivant le scrutin.
Le cas de Fariba est « un exemple de la pression subie par des douzaines de journalistes, de militants politiques et de personnes » dans la foulée de la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad, selon El Mundo.
Des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Téhéran dans les semaines qui ont suivi l’annonce, le 13 juin, de la réélection de M. Ahmadinejad, entachée de fraudes massives selon les candidats battus.
Ce mouvement de contestation a parfois dégénéré en de graves émeutes qui ont constitué la plus grave crise intérieure de l’histoire de la République islamique, révélant des clivages jusqu’au sommet de l’Etat.
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