Interview du cinéaste Bahman Ghobadi par l’Humanité du 30 décembre :

Alors que les manifestations se poursuivent en Iran, entretien avec le cinéaste d’origine kurde, Bahman Ghobadi, auteur des Chats persans, portrait d’une jeunesse iranienne.
Le cinéaste Bahman Ghobadi a fait partie de la mouvance du nouveau cinéma iranien dont les œuvres ont créé une forme de néoréalisme à la persane. Il a quitté l’Iran l’année dernière à la libération de sa compagne, la journaliste irano-américaine Roxanna Saberi, emprisonnée durant des semaines à Téhéran. Son dernier film, les Chats persans, réalisé « presque clandestinement » et présenté à Cannes, vient de sortir la semaine dernière à Paris. Il y fait le portrait d’une jeunesse iranienne à travers un groupe de musique pop, fasciné par l’Occident.
Votre dernier film nous montre une jeunesse persane très occidentalisée, rêvant d’Europe, de musique pop et de libertés. Croyez-vous qu’ils puissent représenter la jeunesse iranienne d’aujourd’hui ?
Bahman Ghobadi. Ils font partie intégrante de cette jeunesse et représentent une partie importante des jeunes Iraniens d’aujourd’hui. Je ne crois d’ailleurs pas qu’ils copient simplement une image purement occidentale. Ils s’identifient à ce modèle que vous appelez occidental. C’est aussi le leur. On m’a dit qu’il y avait plus de 2 000 groupes de musique pop en Iran – pas seulement à Téhéran, la capitale, mais aussi dans ma province d’origine, le Kurdistan, et ailleurs… Le véritable problème, c’est qu’ils sont continuellement forcés de se cacher, d’avoir peur… C’est cela qu’ils récusent aujourd’hui.
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