Article publié par « L’Alsace » le 17 janvier 2010 :
Une fois encore, le sort des baha’is en Iran suscite une vive inquiétude. Les sept dirigeants de la communauté, la plus importante minorité religieuse non musulmane du pays, risquent la peine de mort, au seul motif de leur foi.
Le 3 janvier, treize autres baha’is ont été arrêtés, parmi lesquels des membres des familles des sept jugés, ainsi que Jinous Sobhani, ancienne secrétaire de Shirin Ebadi. En dix mois, il y a eu une soixantaine d’arrestations. À ce jour, 48 personnes sont encore incarcérées.
Des sous-citoyens Parallèlement, la campagne anti-baha’is s’intensifie dans la presse officielle, au risque d’inciter la population à des pogroms comme le pays en a connu par le passé.
Les baha’is sont considérés en Iran comme des « infidèles non-protégés » et qualifiés « d’ennemis de Dieu ». Sous-citoyens dans leur propre pays, ils sont privés d’études supérieures, d’accès à la fonction publique. En Iran, tuer un baha’i est sans conséquence pour le meurtrier. Il suffit d’être baha’i pour risquer de voir ses biens confisqués, d’être privé de retraite, interdit de prêt. À l’école, on encourage les enseignants à humilier en public leurs élèves. Des centaines de cimetières baha’is ont été profanés et rasés. Plus de 200 baha’is, dont deux mineurs, ont été exécutés depuis l’avènement de la République islamique.
Cette religion est née au milieu du XIX e siècle, en Iran. Son fondateur, Baha’u’llah, fils d’un noble persan, fut dépouillé de ses biens et chassé de l’empire ottoman, jusqu’à Saint-Jean d’Acre en Palestine (aujourd’hui Israël), où se trouvent les lieux saints baha’is. Parmi ses principes, l’égalité des droits de l’homme et de la femme, l’éducation universelle, la réconciliation de la science et de la religion. Les baha’is sont non-violents, lleurs seules armes sont celles de la raison et du cœur.
Amnesty International s’est ému de leur sort en Iran, l’Union européenne et plusieurs États ont réagi. Les quelque 8 millions de baha’is du monde, issus de toutes les cultures, de toutes les classes sociales, ont les yeux braqués sur l’Iran.
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