Trente ans de crimes contre l’humanité… et de résistance
Contrairement à ce qu’on entend trop souvent, la révolution de 1979 et l’insurrection des 10 et 11 février n’étaient pas une “révolution islamique”, mais un soulèvement populaire pour en finir avec le régime sanguinaire du Shah et de sa Savak (police secrète). Grâce au soutien des puissances impérialistes, comme la France (d’où Khomeiny faisait ses discours), de la Grande-Bretagne (c’est par la BBC que bien des iraniens ont pour la première fois entendu Khomeiny où ses discours passaient en boucle), des Etats-Unis, et à la politique des principaux partis de la gauche iranienne de l’époque (en particulier le Tudeh et les Fedayins qui voyaient en Khomeiny le représentant d’une aile “nationaliste progressiste” de la bourgeoisie), l’aspiration à la liberté et à l’égalité qui avait explosé en février 1979 fut brisée et réprimée par les milices fascistes du Hezbollah et la mise en place de la République Islamique.

Avec l’instauration de la République Islamique commencent trente années de cauchemar pour la population d’Iran. Trente années de massacres et d’exécutions (plusieurs dizaines de milliers de prisonniers politiques assassinés) de prisonniers politiques, trente années de voile obligatoire, de discriminations et d’un véritable apartheid sexiste pour les femmes, trente années d’interdiction de tout droit politique et d’organisation, trente années d’exploitation et de misère, sous les coups de matraques des agents du régime et de ses mercenaires, pour les travailleuses et les travailleurs. Bref, 30 ans de crimes contre l’humanité au nom de la religion.
Malgré la terreur du régime islamique, le peuple d’Iran n’a jamais cessé de résister : lutte armée au Kurdistan, mouvement des femmes pour l’égalité, création de syndicats ouvriers clandestins, contestations dans les universités, etc. Le 1er mai 2009, malgré les peines de prison et de fouets contre des militants ouvriers les années précédentes et l’exécution le matin même de la jeune artiste Delara Darabi pour terrifier la population, plus de 2.000 travailleuses et travailleurs se rassemblent Parc Laleh à Téhéran, sur la base d’une plate-forme de revendications pour les salaires, contre les licenciements, pour le droit de grève et les libertés syndicales, mais aussi pour l’égalité complète entre les femmes et les hommes et la fin des discriminations à l’encontre des réfugiés d’Afghanistan.
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