Lettre de Khalil Keyvan datée du 28 avril 2010 à la militante féministe et athée Jennifer McCreight qui s’est moquée de la déclaration d’un mollah selon laquelle les femmes seraient responsables des tremblements de terre en Iran.
Chère Jennifer,
Comme des millions de gens, tu t’es, comme moi, moquée des mollahs incontrôlables. Depuis ces trente et une dernières années, ils ont été sujets au ridicule, une riche source d’inspiration pour de nombreuses blagues originales. Ils ont toujours été marginalisés et des personnes haïes par la société. Cependant, personne ne pouvait imaginer que de telles créatures puissent un jour décider du sort d’un peuple. Aujourd’hui, plus que jamais, ces types sont détestés pour leur inimaginable cruauté.

Et qui aurait imaginé qu’une remarque aussi stupide d’un mollah sur les tremblements de terre et le voile aurait une telle couverture médiatique. Une telle satire s’est rarement autant diffusée à travers le monde et unie autant les gens autour d’elle. Ta créativité et ton initiative apparaissent comme la preuve d’un véritable mouvement global pour combattre les mollahs et soutenir la cause de la libération des femmes en Iran, ce qui est très appréciable.
Nous rions ensemble. Pourtant, mon rire est aussi amère. Alors que je ris, la tragédie humaine des 31 dernières années de pouvoir islamique en Iran défile devant moi comme un film. Cette comédie est le reflet d’une énorme tragédie humaine pour une population qui a le plus souffert de cette sauvagerie. Pendant 31 ans, nous avons ridiculisé ces mollahs, alors qu’en même temps nos coeurs pleuraient. Je me rappelle de mes amis, et des dizaines de milliers de gens, qui ont été exécutés par ces brutes, de mon jeune ami qui aurait voulu jouer avec son père qui a été pendu par ces mêmes gens, et de mon propre enfant né dans une prison et qui à cause du manque d’hygiène de cet environnement n’a vécu qu’un seul mois.
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