A l’approche de l’anniversaire de l’assassinat de Neda Agha-Soltan le 20 juin 2009 à Téhéran par les forces du régime islamique, le PCOI a publié sur son blog cet interview de Mansoor Hekmat de juin 2000 en souvenir du 20 juin 1981 lorsque le régime islamique a affirmé son pouvoir par un coup d’Etat.
20 juin 1981 : Un des plus grands crimes du 20ème siècle
Interview de Mansoor Hekmat par Radio International
- Radio International : La perception commune est que la République Islamique est une conséquence de la révolution de 1979. Pourtant, tu as déclaré que, comme la plupart des révolutions, la révolution iranienne de 1979 a été brisée par une répression brutale. Explique cela.
Mansoor Hekmat : N’importe quel observateur indépendant qui étudie cette histoire verra que le peuple s’est soulevé contre une monarchie dictatoriale, sa police secrète, ses prisons et ses tortures (ceux qui n’ont pas fait directement l’expérience de cette période devraient sérieusement revoir cette histoire). Dans cette société, il n’y avait pas de liberté d’expression, de presse et d’organisation. Les syndicats et les activités socialistes étaient inexistants. Il n’y avait pas de liberté pour l’activité politique. C’était un pouvoir despotique, d’un seul homme, dépendant de la police, de l’armée et des services de renseignements. L’inégalité économique était flagrante, avec un développement de la misère à côté d’énormes richesses. Le peuple s’est levé contre ça, pour l’égalité et la libération de la répression politique et de l’exploitation économique. C’est ce qui est connu comme la révolution de 1979 (1357).

- Téhéran 1978 : Le peuple face à l’armée
Lorsqu’il était devenu évident que le régime du Shah était incapable de réprimer ce mouvement révolutionnaire, le mouvement islamiste a commencé à lever la tête. Ce mouvement réactionnaire, qui appartenait au passé et avait continué à exister dans les marges de la société iranienne, était contre la civilisation, la modernisation sociale, les droits des femmes et le développement. Une des personnalité de ce mouvement, Khomeiny, qui était en exil en Irak, fut envoyé à Paris et placé sous les projecteurs. A partir de ce moment, les gouvernements et les médias occidentaux ont largement fait la promotion de ce mouvement islamiste comme l’alternative qui pourrait et devrait remplacer le gouvernement du Shah. Finalement, le Général Robert Huyser, l’envoyé spécial du gouvernement des Etats-Unis en Iran, a discuté avec l’armée et a assuré son allégeance à Khomeiny. Une large section de l’opposition traditionnelle et nationale de cette époque, comme le Front National, le Parti Tudeh, etc., ont déclaré leur allégeance au mouvement islamiste. En conséquence, le courant islamiste fut poussé aux premières lignes du mouvement anti-monarchiste. Contrairement à la volonté du courant islamiste, le peuple s’est soulevé (connu comme l’insurrection du 22 Bahman, 11 février 1979) et a entrainé la défaite de l’armée du Shah lors d’une confrontation armée. Il en est sorti la formation d’un gouvernement sous la direction et le contrôle du courant islamiste.
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