Réactions contre l’exécution d’Ebrahim Hamidi

16 08 2010

Article publié par Yagg le 13 août 2010 :

Est-ce un effet de la fuite de leur avocat, Mohammad Mostafaei, vers la Norvège ? Les cas des Iraniens Ebrahim Hamidi – un jeune homme accusé d’homosexualité et condamné à mort par pendaison pour homosexualité – et Sakineh Mohammadi Ashtiani – une jeune mère accusée d’adultère et condamnée à mort par lapidation – viennent de faire l’objet de réactions officielles de la part des États-Unis et du Royaume-Uni.

« Les États-Unis sont profondément inquiets que l’Iran continue de nier les droits civils de ses citoyens, a déclaré mardi Hillary Clinton, la secrétaire d’État américaine. Nous sommes inquiets au sujet du cas de Sakineh Mohammadi Ashtiani, qui a particulièrement attiré l’attention internationale par le verdict rendu d’une condamnation à mort par lapidation. Alors que le gouvernement iranien a par la suite déclaré qu’elle ne serait pas exécutée, son destin n’est pourtant toujours pas clair. Nous sommes aussi très inquiets au sujet du cas d’Ebrahim Hamidi, un jeune de 18 ans accusé d’homosexualité, qui fait face à une exécution imminente malgré le fait qu’il n’a plus de représentant légal. Aucun de ces procès n’a été tenu dans les conditions de transparence et de respect des liberté individuelles garanties par la Constitution iranienne elle-même, et leur avocat, Mohammad Mostafaei, a senti qu’il devait fuir l’Iran après qu’il a été remis en cause par les autorités de son pays et que les membres de sa famille ait été détenus. (…) Les États-Unis demandent expressément au gouvernement iranien de suspendre ces exécutions conformément au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (…) ».

Le lendemain, c’était au tour du ministère des Affaires étrangères britannique de réagir vivement et de confier sa « sérieuse inquiétude » sur le cas d’Ebrahim Hamidi, rapporte le site LGBT britannique PinkNews. Le ministère aurait reçu un certain nombre de lettres de parlementaires britanniques demandant une action urgente dans cette affaire. Le parlementaire conservateur ouvertement homosexuel Iain Stewart a appelé mercredi dernier le ministre des Affaires étrangères William Hague à faire pression sur l’Iran. « Nous avons vu des rapports concernant la condamnation d’Ebrahim Hamidi, a affirmé le porte -arole du bureau des affaires étrangères le jour même. Nous sommes en relations avec des ONG et des contacts en Iran pour obtenir de plus amples informations sur ce cas. Si ce qui nous a été rapporté est confirmé, il y a de sérieuses inquiétudes à avoir sur la façon dont les choses se sont passées et sur cette condamnation. Nous réitérons notre position sur la peine de mort quel que soit le cas, nous appelons l’Iran à respecter ses obligations internationales – notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel il est partie – et à n’appliquer la peine de mort que pour les crimes les plus graves. La politique du Royaume-Uni de promotion et de protection des droits des personnes LGBT est claire: les droits humains sont universels et ne doivent pas être déterminés par rapport à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ».

Et la France? Le Quai d’Orsay ne s’est pas prononcé dernièrement de façon officielle sur l’évolution de ces affaires. Il avait néanmoins déjà réagi sur le cas de Sakineh Mohammadi Ashtiani, le 9 juillet dernier. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, déclarait alors lors d’un point presse: « Je suis révolté par l’annonce de l’exécution prochaine de Mme Sakineh Mohammadi Ashtiani. Tout dans le cas de Mme Sakineh Mohammadi Ashtiani indigne la conscience universelle. Je demande aux responsables iraniens d’entendre les appels qui viennent d’Iran et du monde entier afin que le sentiment d’humanité l’emporte ». À la question d’un journaliste « Y a-t-il eu confirmation que Mme Sakineh Mohammadi-Ashtiani ne serait plus lapidée? », le ministre avait répondu: « Les informations que nous avons sur ce point sont contradictoires ».

Interrogé ce matin par Yagg au sujet du cas d’Ebrahim Hamidi, le Quai d’Orsay confirme ses engagements et déclare: « La France rappelle son attachement au principe essentiel de non-discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. Elle saisit cette occasion pour appeler les États dont la législation continue de réprimer l’homosexualité à adapter leur droit en vue d’abroger les sanctions pénales fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre ».

La semaine dernière, le militant britannique Peter Tatchell, militant des droits LGBT, déclarait: « Une campagne internationale peut aider à l’annulation de l’exécution d’Ebrahim, de la même façon que la campagne mondiale a suspendu [provisoirement, ndlr] la lapidation de Sakineh Ashtiani ».


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Une réponse

1 09 2010
Fav bienne Courvoisier

l’homosexualité n’est ni un délit, ni une déviance, ni une maladie… « la prochaine fois, je vous le chanterai »…
le 4 septembre,nous manifesterons pour Sakineh Ibrahim… pour la LIBERTE quoi!

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