Article publié le 29 août par l’Est Républicain à propos du rassemblement organisé à Besançon la veille dans le cadre de l’appel du Comité International Contre la Lapidation « 100 villes contre la lapidation » et qui insiste surtout sur des témoignages de manifestantes iraniennes présentes à propos des conditions de vie des femmes en Iran :
Plusieurs dizaines de personnes ont participé hier après-midi à Besançon à la mobilisation mondiale de soutien à Sakineh Mohammadi-Ashtiani. Cette Iranienne de 43 ans a été condamnée à mort par lapidation pour adultère et complicité de meurtre en 2006 par un tribunal religieux. L’Iran a annoncé la suspension de l’exécution de la sentence. Une mesure qui ne satisfait évidemment pas les manifestants qui veulent son annulation.
« Honte de dire qu’on est Iranien »
« Dans ce genre de manifestation, on a honte de dire qu’on est Iranien », explique Reza, restaurateur iranien installé depuis 30 ans à Besançon. Bita, venue en France avant la révolution islamique de 1979 pour faire ses études, est restée à Besançon. Elle se souvient avoir porté la mini jupe : « C’était mal vu, mais c’est aux filles de prendre leurs droits. Sans la révolution islamique, on aurait peut-être progressé comme vous… »
Quand Reza se rend en Iran, il explique que sa femme se couvre la tête et enfile un manteau dès le décollage : « Dans chaque avion, il y a un gars qui surveille ». Bita est certaine qu’« il y a d’autres femmes lapidées en Iran, ça arrive dans les villages sans qu’on le sache. Une femme vaut la moitié d’un homme ».
« Une femme est mineure »
Son amie Araz confirme : « Les salaires des femmes sont la moitié de ceux des hommes ». Secrétaire médicale, Pari explique : « Une femme est mineure, n’a pas le droit de parler, son mari a la garde des enfants quand elle divorce, doit être accompagnée quand elle voyage… »
Sylvie témoigne de la dure condition des femmes iraniennes, évoquant une amie quinquagénaire enseignante à qui l’État demande toujours un papier supplémentaire pour son dossier de titularisation. Elle risque ainsi d’être sans revenus à son départ en retraite…
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