Article publié par Métro- Montréal le 30 août 2010 :
La mère d’une jeune Iranienne tuée lors des manifestations de juin 2009, devenue une icône du mouvement d’opposition en Iran, a affirmé qu’elle n’avait aucun doute que les forces pro-gouvernementales étaient responsables de la mort de sa fille, selon des commentaires rendus publics lundi par un groupe de défense des droits de l’homme.
Hajar Rostami a dénoncé les autorités iraniennes pour avoir soutenu les allégations voulant que sa fille, Neda Agha Soltan, faisait partie d’un complot pour discréditer la République islamique et qu’elle n’était pas une victime des rafles qui ont suivi l’élection présidentielle contestée de l’année dernière.
La jeune femme a été tuée lors d’un rassemblement de l’opposition le 20 juin 2009. Ses derniers instants de vie ont été captés par vidéo et mis en ligne sur l’internet.
Sa mort est rapidement devenue un point de ralliement pour les manifestants et a intensifié les protestations internationales face à la tentative de l’Iran d’écraser la dissidence lors des pires troubles à ébranler le pays depuis la Révolution islamique de 1979.
Neda est sortie manifester et a été tuée par les forces du gouvernement, a dit sa mère à l’organisme International Campaign for Human Rights in Iran, qui a des bureaux à New York et à Washington. Selon Mme Rostami, il n’y a pas d’autre version de l’histoire que celle-là.
Mme Rostami a affirmé qu’elle n’avait pas été soumise à des pressions directes des autorités depuis la mort de sa fille. Mais elle s’est plainte de certaines émissions sur la télévision d’État et de commentaires de certains responsables qui ont suggéré que la mort de Neda était soit un suicide, soit une conspiration de l’opposition pour ébranler l’État.
«Personne ne croit ces mensonges, ni le peuple iranien ni les gens à l’étranger. Ils ont tué Neda en plein jour. J’ai déposé une plainte, mais jusqu’ici, je ne suis pas allée très loin», a dit Mme Rostami, citée par l’organisme.
Elle a appelé les groupes de défense des droits de l’homme et d’autres organisations internationales à demander une enquête complète sur le meurtre de sa fille. Personne n’a été inculpé dans ce dossier.
«Je veux que le monde m’aide à trouver le meurtrier de Neda. J’ai perdu mon enfant et ma vie a été mis sens dessus dessous. Chaque fois que je reviens de sa tombe, c’est aussi dur que quand elle venait de mourir et qu’on venait juste de l’enterrer», a dit Mme Rostami.
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