Monsieur le Président de l’OIT,
En raison des conditions économiques difficiles que traverse notre pays, la vie des travailleurs iraniens s’est bien dégradée. Malheureusement, les lois adoptées par le pays ainsi que les protocoles sous-jacents de l’ OIT sont bafoués. Pour vous montrer une partie de la violation des droits des travailleurs, nous attirons votre attention sur ce qui suit :
1) Les salaires de cette année ne correspondent même pas au taux de l’inflation de 35% annoncée par la banque centrale d’Iran ; ils ont été augmentés de 25% ce qui est 10% inférieur au taux officielle de l’inflation. De sorte que Ahmadi , membre du haut conseil de travail a déclaré : « au cours des 12 dernières années, l’augmentation du salaire minimum a été inférieure au taux de l’inflation officiellement déclaré ».
Il s’agit là de la violation de l’article 41 du code du travail et d paragraphe 12 de l’article 3 de la constitution ainsi que l’article 95 de la convention internationale du travail.
Les retards de paiement de salaires constituent un problème de plus en plus sérieux pour les travailleurs.
Concernant le non-paiement des salaires des ouvriers du textile de Mazandaran depuis 27 mois, 100 travailleurs ont protesté devant le Parlement ( 14/11/2012). Tout comme les 1300 travailleurs de la fabrication de tuyaux Safa qui subissent un retard de paiement de salaire depuis 6 mois (31/01/2012). Mahjoub un député du Parlement islamique a déclaré le 25/04/2013, que 200.000 travailleurs souffrent des paiements tardifs.
2) Concernant l’emploi, la politique du libéralisme économique a non seulement appauvri la production industrielle mais en plus elle a causé la disparition (la fermeture) des petits ateliers liés à l’industrie automobile Hamzeh Darvaadi, membre du haut conseil des employeurs du pays, a déclaré : « il n’y a pas de statistique publique fiable en ce qui concerne l’emploi et le chômage » ( ILNA 02/11/2012).
L’agence du travail a rapporté que l’année dernière 200.000 travailleurs ont été licenciés et 3.000 unités de productions ont été fermées. Concernant les licenciement récents, il faut citer : 1000 ouvriers Jabal dans la province de Hormozogan ont perdu leur travail ainsi que 550 ouvriers de fabrication d’ampoules d’Alvand à Qazvin. Tout cela relève de la violation du paragraphe 2 de l’article 43 de la Cconstitution.
3) Le racisme et le sexisme sont présents dans les usines en particulier dans les usines de productions alimentaires d’où les minorités religieuses sont quasi exclues. En plus, de nombreuses disciplines universitaires sont interdites aux femmes et à certaines minorités religieuses. Dr Mardoukhi, économiste, fait remarquer que d’une façon générale, les objectifs de la création de l’emploi ne sont pas atteints et qu’en outre, le taux d’emploi des femmes dans l’ensemble de la population active n’est que de 15% (ILNA 25/12/2012).
(En violation des articles 19 et 20 de la constitution et l’article 111 de convention de base)
4) A propos de l’égalité des salaires entre hommes et femmes, Afshin Habibzadeh, membre du conseil patronal a remarqué que «dans les entreprises de moins de dix salariés, les femmes sont payées l’équivalent de la moitié du salaires minimum approuvé par le haut conseil du travail » ( ILNA 29/04/2013). Il faut signaler l’absence de statistiques officielles concernant la situation des femmes au sein des usines, que ce soit le taux de licenciements ou d’agressions sexuelles sur leur lieu de travail.
5) Le risque d’accidents du travail augmente de plus en plus et beaucoup d’hommes et de femmes en sont victimes. Selon le département des relations publiques et l’Organisation internationale de la médecine légale d’Iran, l’an dernier, 1795 personnes dont 25 femmes ont eu un accident lié au travail, -une augmentation de 19% par apport à l’année précédente.-
6) Des militants syndicaux Réza Shahabi , trésorier du syndicat Vahed des chauffeurs de bus de Téhéran, Mohammad Jarahi, Shahrokh Zamani, membre du comité du syndicat des peintres de Téhéran, Pedram Nasrolahi, Khaled Hosseini, Ghaleb Hosseini, Behzad Farajolahi, Réza Ghaderi, Ali Azadi , Rassoul Badaghi, Abdolréza Ghanbari sont actuellement en prison, Beaucoup d’autres ont été licenciés en raison de leur activisme syndical, on peut citer Nasser Moharamzadeh avec 14 ans d’ancienneté , Hassan Saidi avec 13 ans d’ancienneté et Vahid Feredouni avec 9 ans d’ancienneté (Vahed) ou bien Behnam Khodadadi et Najim Majidzadeh du Syndicat des ouvriers électriciens et du bâtiment.
Comme les années précédentes, une délégation représentant la République Islamique d’Iran et les représentants des organisations crées par le régime (les conseils islamiques) participeront à la conférence annuelle à Genève. Les délégués du haut conseil du travail iranien sont responsables de la pauvreté et de la misère des milliers de travailleurs. En quelque sorte, ils ont signé l’arrêt de mort des travailleurs et de leurs familles en fixant des salaires de misère qui n’ont rien à voir avec le taux de l’inflation. Ces gens-là ne représentent pas les 30 millions de travailleurs iraniens.
Nous vous demandons, avec insistance, de vous pencher sur les violations des droits humains des travailleurs en Iran et de ne pas accepter cette soit disant « délégation des travailleurs » parmi vous.
Le Syndicat des ouvriers de la canne à sucre de Haft tapeh
Le Syndicat des ouvriers du Métal et de la Mécanique
Le Syndicat des peintres en bâtiment
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