Les étudiants iraniens se battent pour préserver la mixité dans les universités

France 24, 24 novembre 2011 :

La mixité est en passe d’être interdite dans les universités iraniennes. À l’université d’Ispahan, dans le centre du pays, les étudiants manifestent pour tenter de faire reculer les autorités sur ce sujet.

Au début de l’été 2011, l’assemblée des Experts (Majlese Khobregan), constituée de religieux ultraconservateurs, a ordonné que soit interdite la mixité dans les universités iraniennes. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a tenté de bloquer cette initiative qu’il avait qualifiée de « superficielle et non scientifique ». Mais son ministre des Sciences, également en charge des universités, Kamran Daneshjoo, a décidé de lui désobéir et de faire appliquer les décrets de l’instance religieuse. Plusieurs universités ont ainsi été réorganisées pour placer leurs étudiants dans des classes non mixtes. Des centaines de professeurs qui ne respectaient pas, ou pas assez strictement, la séparation hommes femmes, auraient déjà été licenciés ou forcés à prendre une retraite anticipée. Selon les médias locaux, le ministère des Sciences envisagerait même de créer des universités intégralement masculines ou féminines.

Protestation étudiante à Mashhad

Manifestation des étudiant(e)s de l’université Ferdowsi de Mashhad le 7 juin 2011.

Protestations étudiantes à Téhéran

Des appels avaient été lancés pour faire du 15 mai une journée de protestation étudiante contre la dictature en Iran.

Dans la nuit du 14 au 15 mai, des slogans « mort au dictateur » (Marg bar dikator !) ont résonné à Téhéran :

Les étudiants Iraniens appellent à des protestations et grèves le 15 mai

Soliran Paris, 10 mai 2011 :

Les étudiants de 19 universités Iraniennes , ont appelés a rejoindre, les grèves et le mouvement des étudiants de l’Université des sciences et de médecine de Téhéran, dans leurs appels et dans un communiqué, les comités étudiants ont déclaré de cette » A une époque ou un vent de printemps souffle , sur tout le moyen Orient, l’Iran n’est pas exempté de celui ci , les universités sont des bastions de liberté et de résistance, d’elles se lèveront nos attaques, contre les despotes anti-liberté , oui nos universités sont en vie »

Pour cette raison, les comités étudiants d’autres grandes universités à travers le pays, ont rejoint l’appel des étudiants de l’Université des sciences et de médecine de Téhéran , pour la tenue de journées de protestation, et d’une grève générale des facs, pour le 15 mai 2011

« Nous invitons tous les étudiants à participer activement, et à tenir largement des rassemblements dans toutes les universités. Parce que quand le despotisme est sur le trône, le silence n’est pas notre vertu. « on déclarés dans leur appel les étudiants de l’université des science et de médecine Téhéran.

Chiraz : En mémoire de Hamed Nor-Mohammadi

Les étudiant(e)s de l’Université de Chiraz ont manifesté le 23 février en mémoire de leur camarade Hamed Nor-Mohammadi, assassiné par les forces de répression lors des protestations du 20 février.

Nouvelles arrestations d’étudiants dans différentes villes en Iran

Soliran Paris, sur la base d’un article de Freedom Messenger :

17 Février 2011 : Des centaines de familles et des parents de manifestants qui ont été arrêtés lors du soulèvement du 14 février 2011, se sont réunies courageusement, pour la troisième fois devant la prison d’Evin pour tenter de suivre, et de se mettre au courant de la situation de leurs enfants arrêtés.

Selon des témoins oculaires, un très grand nombre de manifestants et de personnes qui ont été arrêtées les 14 et 15 Février sont détenues à Evin.

Toutefois, les autorités du régime ont éludés méprisamment par la répression les questions des familles, et les ont de nouveau attaquées et chargées devant la prison d’Evin.

D’autres villes ont connues des arrestations

Au moins 16 étudiants de l’Université de Technologie Sharif sont parmi les personnes arrêtées.

Le 15 Février 2011, des agents du ministère du renseignement à la solde du régime ont arrêtés sept élèves dans le dortoir de l’université Amirkabir à Shahre Kord, à l’ouest de l’Iran.

Protestation à l’université de Tabriz

13 février à l’université de Tabriz : un représentant du régime qui vient faire une conférence doit faire face à la protestation des étudiant(e)s qui se lèvent pour chanter « Yare Debestani », « Mon camarade de classe », célèbre chanson révolutionnaire étudiante.

Dernières nouvelles des étudiants d’Iran

Blog de l’Organisation de la Jeunesse Communiste, organisation de jeunesse du PCOI, 30 décembre 2010 :

– Le 28 décembre 2010, les étudiant(e)s de l’Université de Science et de Technologie de Téhéran ont honoré la mémoire des victimes de la répression de l’année dernière (vidéo).

– Meghdad Asgharpour, étudiant de l’université de Semnan, a été condamné à 8 mois de prison.

– Peine de cinq ans de prison pour Reza Zeinali, étudiant de l’université de Téhéran.

– Dalir Eskandari, militant étudiant, a été arrêté et emprisonné le 28 décembre 2010 à Sanandaj.

Téhéran : Commémoration des victimes de la répression

Le 28 décembre 2010, un an après le 27 décembre 2009, jour de l’Achoura, où des manifestations insurrectionnelles avaient éclaté à Téhéran et dans d’autres villes d’Iran, des étudiant(e)s de l’université Elm va Sanat de Téhéran commémore les victimes de la répression.

Babol : Fête pour la libération de Zia Nabavi

Zia Nabavi, militant étudiant pour les droits à l’éducation, a été arrêté le 15 juin 2009 puis condamné à 15 ans de prison et 74 coups de fouets pour « propagande contre le régime », « trouble de l’ordre public », « menace contre la sécurité nationale » et « mohareb » (ennemi de Dieu), sa peine a ensuite était commuée en 10 ans de prison ferme et d’exil, Zia devant purger sa peine au Khuzestan, loin de sa famille et de ses proches qui vivent à Babol (à environ 1.000 kilomètres).

Dimanche 19 décembre, veille de son anniversaire, ses proches et ami(e)s ont organisé une fête en son honneur à Babol, fête qui fut l’occasion non seulement de montrer qu’on se souvient de lui mais aussi qu’on continue de lutter pour la libération de ce prisonnier politique.