Communiqué de l’Initiative Communiste-Ouvrière, 11 avril 2012 :
Depuis la rive nord de la Méditerranée, c’est avec colère, rage et émotion que nous avons vu la violente répression qui s’est abattue à Tunis. Samedi 7 avril déjà, c’est avec une brutalité digne du régime de Ben Ali que les forces de répression ont dispersé une manifestation de jeunes chômeurs qui ne revendiquaient que leur droit le plus élémentaire à avoir un emploi. Dimanche 9 avril, journée des martyrs, un pas de plus a été franchi dans la violence de la répression, avec des miliciens islamistes intervenant aux côtés de la police pour agresser des manifestantes et des manifestants. L’Initiative Communiste-Ouvrière, qui avait applaudi la formidable révolution de 2011 en Tunisie, affirme son entière solidarité avec la population de Tunisie face à la répression du régime de Ennadha.
Une fois encore, les forces réactionnaires de l’islamisme politique montrent leur véritable visage. Que ce soit en Iran en 1979, en Tunisie, en Egypte ou en Libye aujourd’hui, les partis islamistes promettent monts et merveilles tant qu’ils sont dans l’opposition, ils jurent qu’ils ne s’en prendront pas aux libertés, et, comme les réactionnaires nationalistes et racistes d’Europe, se laissent aller à la démagogie populiste. Une fois au pouvoir, leur rôle est toujours le même : écraser les révolutions et les aspirations de la population à la liberté, à l’égalité et au pain. Avant même la répression policière de manifestations samedi et lundi, deux libres penseurs, Ghazi Béji et Jabeur Mejri, ont été condamnés à sept ans et demi de prison ferme, et il est important de noter que le directeur de la chaîne de télévision Nessma est poursuivi pour avoir diffuser le dessin animé Persépolis. En 1979 aussi, Khomeiny, revenant de son exil doré en France, avait promis qu’il ne remettrait pas en cause les libertés que la population iranienne venait de conquérir en renversant la dictature Shah. Très vite, des agressions de plus en plus violentes ont été menées par les islamistes du Hezbollah contre les femmes, les communistes, les militants progressistes et plus largement contre toutes celles et tous ceux qui continuaient à lutter pour les idéaux de la révolution de 1978-1979, puis c’est une des plus féroces répressions du dernier quart du 20ème siècle qui s’est abattue sur la population d’Iran, avec l’exécution de dizaines de milliers de prisonniers politiques.